La décroissance dans tous ses états mènera certainement le monde vers une crise et éventuellement, il faudra réinventer le monde. D’un côté, les fatalistes se préparent au pire en accumulant vivre et armes à feu pour conserver le peu de confort que leur donnent les objets qui les possèdent. De l’autre coté, la décroissance support un mode de vie simple et dénudée, basé sur une authenticité de vie et une lucidité qui manque franchement au reste du monde.
Pour certains, l’espoir d’une altération radicale des consciences est soutenu, mais ils sont conscients que cela passera fort probablement par la chute du système présent. Ils se préparent donc avec une suite logique basée sur l’utilisation de la technologie au service de l‘homme et du design conscient basé sur la nature.
Les Permaculteurs[1] sont dans cette catégorie. Ils observent la nature et la prennent en exemple afin de créer des systèmes sociaux et agricoles productifs et perpétuels tout en utilisant des technologies appropriées. Un outil simple est le biomimétisme[2] qui « reproduit artificiellement des propriétés essentielles d'un ou plusieurs systèmes biologiques » afin de s’en inspirer dans l’élaboration de différents systèmes et mécanismes technologique. Un des exemples qui à changer le monde est le Velcro[3] qui est basé sur le fruit de la Bardane, celui-ci étant recouvert de petit crochet afin de s’agripper aux poils des animaux et d’ainsi disperser ses semences par leurs déplacements.
L’un des mouvements récents se nomme Zeitgeist, terme signifiant « conception du monde prévalent à une période particulière de l'évolution socio-culturelle. » C’est un mouvement international activiste et pacifique prônant une modification sociale profonde de la société. Il n’y a pas de structure centralisée. Les membres de ce mouvement ne sont pas là pour diriger, mais pour organiser et enseigner. Des chapitres existent déjà à travers le monde, même au Québec.[4]
« Le Mouvement Zeitgeist est apolitique et ne reconnaît ni nation, ni gouvernement, ni religion, ni croyance ou classe. Nos réflexions nous ont amenés à la conclusion que ces valeurs sont fausses, dépassées et éloignées des valeurs positives nécessaires à la croissance et au développement du potentiel humain. Leurs fondements sont basés sur la division du pouvoir et des couches sociales, et non sur l'unité et l'égalité, qui sont nos objectifs. »[5]
La méthode scientifique est l’outil principal de ce mouvement et du projet sur lequel sa vision est basée : « The Venus Project. » Ce projet initié par Jacque Fresco[6], designer industriel, ingénieur social, auteur, futuriste et inventeur américain.
« Ce mouvement est un mouvement des consciences, dont la vocation est de favoriser une évolution continue dans les domaines personnels, sociaux, technologiques et spirituels. Il reconnaît que l'Homme est sur la voie naturelle de l'unification, issue d'une reconnaissance générale de la compréhension tant fondamentale qu'empirique du fonctionnement de la nature et de la façon dont nous, en tant qu'êtres humains, faisons partie de ce déploiement universel que nous appelons la vie. »[7]
Ici, nous ne parlons pas de communisme, socialisme ou autre « ism » car ce mouvement propose d’abolir les systèmes financiers et d’instaurer une économie basée sur les ressources.
« L’économie basée sur les ressources est un système dans lequel tous les biens et services sont disponibles sans recourir à l’utilisation d’argent, de crédit, de troc ou de tout autre système de dette et de servitude. Cela part du principe que toutes les ressources sont le patrimoine commun de tous les habitants de la planète et pas seulement de quelques privilégiés. Les prémices sur lesquelles repose ce système sont que la Terre est abondante en ressources, mais que notre pratique du rationnement des ressources par des méthodes monétaires est hors de propos et contre-productive pour notre survie. »[8]
La technologie est un outil qui, s’il n’était pas lié à la recherche continuelle de profit, servirait l’homme et la nature de façons respectueuse. Le concept de brevet qui nous empêche d’offrir des médicaments au prix de fabrication afin d’éliminer certaines maladies est possible seulement parce que nous acceptons la prévalence du profit sur le bien-être humain. Ceci est aussi vrai pour la pollution de l’eau et de l’air par les multinationales et la destruction d’écosystèmes et de la nappe phréatique pour l’exploitation des sables bitumineux.
« L'objectif est de revoir notre société mondiale selon les connaissances actuelles à tous les niveaux, non seulement en favorisant une prise de conscience des possibilités sociales et technologiques dont beaucoup ont été conditionnés à croire qu’elles étaient impossibles ou "contre-nature", mais aussi en fournissant les moyens pour surmonter ces obstacles dans une société qui perpétue ces systèmes dépassés. »[9]
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