mardi 6 octobre 2015

Forêt Nourricière - Article dans le journal "La Presse"

Voici un article écrit par Carole Thibaudeau sur ma vision des forêts nourricières et des guildes de plantes. Elle était là lors de ma conférence au Festival des Mini-Maison cet été et avait beaucoup aimé ce que je proposais. Nous avons par la suite discuté au téléphone afin d'apporter des précisions ce qui lui a permis de pondre cet excellent article. J'ai ajouté plusieurs photos pour illustrer mes propos. Bonne lecture!

Design par Mélanie Massonnet. Situé dans l'arrondissement St-Laurent à Montréal.

Une forêt nourricière dans sa cour

Carole Thibaudeau
La Presse - Publié le 14 septembre 2015

Vous voulez des espèces comestibles dans votre cour avant, tout en évitant l'aspect potager? Vous vous demandez comment améliorer la santé de votre pommier, cerisier ou abricotier? Vous rêvez d'un aménagement qui nourrit la nature autant qu'il en tire des aliments? Le concept de « forêt nourricière » devrait vous intéresser.

D'autant plus que le meilleur moment pour implanter de telles associations de végétaux est l'automne, avant le gel, alors que les plantes développent leur système racinaire.

Forêt nourricière de 2 mois mise en place par Émilie Lapointe pour EURÊKO! à Chicoutimi.
« La forêt nourricière est un système de culture basé sur l'implantation d'arbres, d'arbustes et de plantes vivaces, conçu pour imiter la structure et les processus d'une forêt naturelle, explique l'horticulteur Wen Rolland, permaculteur et concepteur en systèmes écologiques, qui offre des formations en la matière. L'idée est de créer un environnement qui demande de moins en moins de travail, et qui nourrit non seulement l'être humain, mais aussi l'environnement. »

Ce type d'aménagement reprend les principes de la permaculture, en créant de petits écosystèmes parfaitement intégrés au grand écosystème.

Design par Mélanie Massonnet. Situé dans l'arrondissement St-Laurent à Montréal.
On fait travailler ensemble des plantes qui offriront toutes les fonctions vitales d'un écosystème : fixer l'azote, accumuler les éléments nutritifs, attirer les alliés du jardinier (comme les insectes pollinisateurs) et éloigner les insectes ravageurs.

Une même plante peut apporter plusieurs de ces fonctions. Par exemple : de l'ortie en bordure fournira une plante très reminéralisante pour les humains et apportera de l'azote dans le compost. Autre exemple, la consoude, utile pour cicatriser les plaies, attire les insectes pollinisateurs, tout en accumulant des nutriments. En fin de cycle, c'est-à-dire à l'automne ou si on la coupe, la consoude redonne ces nutriments au sol.

Guilde de plantes autour d'un vieux pommier. Design par Wen Rolland.
Cette notion de synergie et de petit écosystème complet a mené à la création de « guildes de plantes », autrement dit des regroupements végétaux qui reproduisent les processus naturels essentiels. « On utilise le mot "guilde" à dessein, explique Wen Rolland. Comme pour une guilde de jardiniers, c'est une association où chacun est différent, mais où tous travaillent dans un but semblable. »

Guilde de plantes autour d'un murier arbre pleureur. Design par Wen Rolland.
Différents modèles de forêts nourricières peuvent être implantés dans de petits espaces ou des espaces plus grands. Grosso modo, on place les arbres et les plantes grimpantes ensemble, au centre, puis on les entoure d'arbustes et on borde l'ensemble de plantes au sol. Il en résulte des aménagements résilients, beaux, productifs et qui nécessitent peu d'entretien après quelques années.

Un exemple de guilde de plantes assez simple pour faciliter la récolte créé par Wen Rolland. Les chemins en pas japonais nous permettent de nous déplacer efficacement sur l'ensemble du site tout en étant hautement esthétique.

Une «forêt nourricière» pourrait occuper avantageusement la cour avant d'une maison. «Il est important que les plantes soient bien collées, une fois à maturité, afin d'occuper tout l'espace, ce qui réduit à presque rien la nécessité de désherber», explique Wen Rolland, concepteur. Pour un investissement d'environ 400$, un propriétaire peut facilement se munir d'une guilde composée des végétaux suivants:
  1. Amélanchier alnifolia: ce petit arbre esthétique, produit un petit fruit délicieux ressemblant au bleuet.
  2. Glycine tubéreuse: plante grimpante à jolies petites fleurs roses et odorantes qui fixe l'azote et dont le tubercule est comestible.
  3. Gadelliers blancs: arbustes qui donnent de petits fruits sucrés et acidulés en grappes.
  4. Cerisier nain de Saskatchewan: cet arbuste très rustique, aussi beau en fleurs (blanches) qu'en fruits (rouges), pas trop haut (un à deux mètres), donne des cerises semi-sucrées.
  5. Consoude: cette plante médicinale vivace, qui favorise la cicatrisation, attire les pollinisateurs et accumule les nutriments. Elle tolère un certain niveau d'ombre.
  6. Achillée millefeuille: plante médicinale vivace qui attire les pollinisateurs et d'autres insectes alliés des jardiniers.
  7. Violette odorante: couvre-sol dont la feuille et la fleur sont comestibles. Elle attire les pollinisateurs tôt en saison.
  8. Caraganier: arbuste fixateur d'azote. Sa fleur comestible a un goût de haricot.
  9. Menthe poivrée: cette plante aromatique éloigne les insectes nuisibles, attire les pollinisateurs et fait d'excellentes tisanes. 
Un couvre-sol de trèfle recouvre le site là ou il n'y a pas de plantes: il fixe l'azote et est très apprécié des abeilles.
Amélanchier. Photo par Wen Rolland.
Gadellier blanc. Photo par Wen Rolland.
Vous trouverez l'article original ici.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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